Siobhan & Saskia

got a secret, can you keep it ?

Saskia devait se rendre à l'évidence, fixé son frigo n'allait pas faire apparaître un repas comme par magie. Et encore moins en tenant compte de ses talents culinaires plus que limité. Mais elle avait dit à Hazel qu'elle s'occuperait du repas. Elle savait pourtant qu'elle aurait dû écouter sa mère et tourner  sept fois sa langue avant de parler. Mais bon, puisque sa colocataire rentrait tard aujourd'hui, elle pouvait bien se dévouer un peu. Elle attrapa alors le téléphone fixe et composa le numéro du traiteur chinois qui était, depuis un moment déjà, enregistrer en numéro rapide. « Bonjour monsieur Lee ! C'est Saskia ? Vous pouvez nous livrer les même plats que d'habitudes ? » Un long silence se fit entendre à l'autre bout de la ligne avec que l'accent asiatique de monsieur Lee vienne le couper. « Je suis désolé, mademoiselle Ascroft, mais on ne peut plus vous livrer. » Quoi ? C'était quoi encore que cette histoire, pas leur chinois préféré quand même. « Il faut nous comprendre, vous avez fait peur à mon neveu la dernière fois. Il refuse de revenir chez vous. » Elle grimaça doucement. Là, elle pouvait comprendre. Il faut dire qu'elles étaient sur les nerfs à chaque fois qu'on sonnait à leur porte et du coup, elle se montrait prudente. Mais certains diraient parano. Hazel avait accueillie une fois le garçon en tenant une batte de base-ball, juste au cas où. Saskia c'était même demandé d'où pouvait bien provenir cette batte. Elle ne l'avait jamais vu à l'appartement. Mais c'était elle qui avait fait fort la dernière fois, gardant son couteau de cuisine en main, le long de sa cuisine. Oui, elle était bien traumatisé et continuait à avoir peur pour rien. Mais cela risquait de durer encore un moment. Au moins jusqu'à ce que ce taré sois attrapé. Mais cela ne réglait pas son problème de nourriture. Elle se mordilla doucement la lèvre, elle n'avait pas vraiment le choix. Et puis, il fallait bien qu'elle arrive à sortir de temps en temps. « Bon préparez la commande, je vais venir chercher. »

Elle détestait vraiment sortir de son cocon rassurant. Même dans sa voiture elle n'avait cesser de regarder chaque passant. Alors que bon, elle n'était pas si loin. Le restaurant était dans le même quartier que son appartement. Elle aurait même pu aller à pied. Si elle n'avait pas eu peur de passer pour une folle en rasant les murs. Enfin, elle exagérait peut-être, la preuve, elle agissait normalement alors qu'elle entrait dans le restaurant. Elle avait à peine dévisager les autres clients. Et puis, il n'y avait qu'une autre personne qui semblait attendre des plats à emporter. Une jeune fille blonde. Mais la patience ne semblait pas être son point fort ce soir, alors qu'elle souffla bruyamment. « Ils sont pas si long, d'habitude... »

 

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  Saskia & Siobhan

 
 

Une semaine, voilà une semaine que j'avais posé mes bagages dans ce petit bed & breakfast, la femme qui tenait les lieux étaient très agréable et surtout elle ne posait pas beaucoup de question. Elle m'avait chaleureusement accueillit et me proposait chaque jour trois repas alors qu'elle n'était pas réellement obligé de le faire, je trouvais cela touchant de sa part, comme si elle avait deviné que j'étais seule. Pourtant, ce soir là je ne me trouvais pas dans la salle à manger de ma logeuse, mais bien dans la rue à déambuler, mon casque sur la tête, la musique à fond pour me couper du reste du monde, je marchais tranquillement sans avoir vraiment un but. Oui je fuyais, je le savais, mais elle m'avait posé des questions au petit-déjeuner, des questions légitimes puisqu'une fois de plus je m'étais réveiller en poussant des hurlements, seulement voilà, je ne pouvais pas lui fournir les réponses, je ne pouvais pas lui parler de moi, lui expliquer que ... non je ne pouvais pas. Le soleil commença à décliner à l'horizon et mon ventre se mit alors à grogner, sans m'en rendre compte j'avais passé la journée dehors, j'avais marcher, je m'étais assise sur un banc d'un parc et comme souvent j'avais complètement perdue la notion du temps. Je regardais alors rapidement autour de moi, j'étais dans une rue animée, commerçante et je trouvais pas moins de quatre restaurants rien qu'en tournant sur moi-même. Je restais un long moment indécise, chinois, fast-food, je ne savais que choisir.

Finalement au bout de ce qui me sembla un temps incomparable, je me dirigeais vers le restaurant chinois, je n'en avais jamais mangé. Mes parents à l'époque n'étaient pas friande de nourriture du monde, ils cuisinaient et mangeaient ce qu'ils connaissaient, et ensuite je n'avais pas réellement eut l'occasion de tester par moi-même. J'entrais timidement dans le restaurant qui était totalement vide pour le moment, le serveur était au téléphone et j'attendis patiemment qu'il raccroche pour enlever mes écouteurs. Bonsoir ! Ma voix me sembla toute timide, mais en faite je ne me sentais pas réellement à l'aise, communiquer avec les gens, même juste pour commander un repas me semblait presque insurmontable, je m'étais bien trop habituer à être dans ma bulle qu'aujourd'hui j'avais l'impression de ne plus comment savoir faire. Sur place ou à emporter ? Il me regardait avec un grand sourire alors que moi je me retrouvais comme une idiote à faire le poisson mort. Je ne savais pas ce que je voulais, ce qui se faisait et il me fallut quelques secondes pour reprendre la parole, rougissant comme une enfant pris en faute. A emporter. Il me tendit la carte et là encore je me demandait s'il n'aurait pas été plus sage de rentrer affronter les questions de la propriétaire du B&B. Je réussis finalement à me décider, j'avais pris un peu de tout car je n'avais pas osé avouer que je ne connaissais rien au nom des plats écrits sur le menu, j'avais surement beaucoup trop commander, mais se n'était pas bien grave.

J'attendais patiemment que ma commande arrive, cette fois j'avais oublier de remettre mes écouteurs sur mes oreilles, je me sentais sereine et je ne ressentais pas ce besoin de mettre une barrière entre le monde et moi. La clochette de la porte d'entrée me fit sursauter et je me retournais pour faire face à une jeune femme brune qui vint se placer près de moi, de toute évidence, elle attendait elle aussi sa commande. Commande qui, comme elle le fit remarquer, tardait à venir. Je sentis le rouge me monter aux joues, je savais que le retard était aussi de ma faute, avec tous ce que j'avais commander à manger, je me mordis un peu la lèvre avant de me tourner vers elle. Je suis désolée, je crois que c'est de ma faute, j'ai du commander beaucoup trop à manger pour moi toute seule. Mais qu'est ce qui me prenait de raconter ma vie comme ça, j'allais passé pour une idiote ... encore. Je lui souris alors douloureusement, non vraiment je n'étais pas à mon aise et la solitude me pesait finalement beaucoup trop même si je la recherchais sans cesse.
 

© ACIDBRAIN

Siobhan & Saskia

got a secret, can you keep it ?

Il fallait bien l'avouer, sortir de chez elle, la rendait nerveuse. Et impatiente. Elle ne rêvait que d'une chose, de s'enfermer de nouveau chez elle. Et à double tour. Il n'y avait que comme ça qu'elle calmait son angoisse. Mais pour l'instant, elle se contrôlait à peine, se plaignant bien vite. A une inconnue qui plus est. La pauvre fille semblait attendre tout comme elle. « Je suis désolée, je crois que c'est de ma faute, j'ai du commander beaucoup trop à manger pour moi toute seule. » Saskia eut un petit sourire. La fille semblait s'excuser pour de bon en plus, comme si elle s'en voulait vraiment. « Vous inquiétez pas, c'est moi qui n'ai pas une once de patience ce soir. » C'était bien la vérité. Au moins, le dire à voix haute l'aidait à relativiser. Elle se détendit un peu. Mais vraiment juste un peu. C'était à peine perceptible en vérité. « Je voulais me faire livre, mais il semblerait que j'ai fais un peu peur au petit livreur l'autre jour. Une longue histoire. » Et maintenant, elle racontait sa vie. C'était de mieux en mieux dis donc. Bientôt elle allait se mettre à danser la conga au milieu de restaurant. Bon, quand même pas, fallait pas trop pousser. Mais elle venait de laisser une porte entrouverte pour qu'on lui pose des questions qui entraînaient des réponses qu'elle n'aimait pas vraiment donner. Elle était fatiguée de voir la pitié dans le regard des autres quand elle expliquait son agression et comment elle avait maintenant peur de sa propre ombre. Le neveu de monsieur Lee avait été une pauvre victime innocente dans l'histoire. Elle s'était même dit qu'elle aurait du lui filer un code secret pour frappé à la porte. Elle n'aurait pas ouvert la porte avec son couteau en main ainsi. Enfin, là, elle cherchait surtout à changer de sujet. On aborde pas sa vie personnelle face à une inconnue quand on attend son repas. « Mais faut pas vous inquiéter d'avoir trop pris. La nourriture est tellement bonne ici, que j'ai toujours l'impression que mon ventre va exploser tellement je mange. On ne se lasse pas du tout de leur cuisine. » Voilà, ça c'était mieux, un sujet neutre qui les concernaient toutes les deux, puisqu'elles attendaient toujours leur plat. Restons sur le sujet de la nourriture. « Avec ma colocataire on mange tellement souvent ici, qu'à force, je leur dis comme d'habitude et ils savent déjà ce qu'on prend. Au début, ils étaient étonnés de voir qu'on était que deux filles. Ils s'attendaient à toute une bande. Mais non. On fait du sport pour compenser l'orgie en nourriture chinoise. » En fait, elle continuait à parler trop. C'était impossible. La nervosité était là, et bien là. D'ailleurs, elle sursauta quand la clochette de la porte retentit, annonçant l'arrivé de quelqu'un. Elle se détendit en reconnaissant le livreur. Mais lui fronça les sourcils en la voyant. Elle tenta de lui sourire en lui adressant un signe de main pour le rassurer. Peine perdue. Il était vraiment temps que sa commande arrive. « Mademoiselle Ashcroft ? » Alléluia, monsieur Lee avait entendu ses prières. « Oui ? » Elle fronça les sourcils. Pourquoi y avait-il un écho à son oui ?